Le nouveau CSA* aurait décidé d'annuler la diffusion de certaines émissions environnementales traitant du climat et du dernier rapport du GIEC les jours précédents le premier tour de l’élection présidentielle française, au prétexte que cela aurait été de nature à influer sur l'élection.
Une décision extrêmement grave, mais surtout, surtout ; totalement absurde : Car par définition, évidemment que l'actualité, les crises du moment influent sur le choix électoral, c'est une lapalissade que de le dire ! Et évidemment qu'il est du devoir des médias d'informer au maximum la population pour que les citoyens puissent décider le plus objectivement possible, en leur âme et conscience du candidat qu'ils jugent le plus à même à répondre aux défis qui se dressent face à nous.
Si c'est confirmé**, ce serait un véritable scandale. Le rapport du GIEC étant un rapport d'experts, basé sur des faits scientifiques ; il est absolument insensé qu'il soit vu ou considéré comme un rapport partisan. Ce serait on ne peut plus stupide. Les faits sont les faits, ce choix poserait alors un réel problème de fond sur le plan éthique, journalistique mais aussi (de fait) politique et démocratique. Il en va de même d’une manière générale sur l’état climatique. On ne peut faire interdire les émissions scientifiques traitant du sujet au prétexte que cela pourrait influencer tel parti politique. L’actualité influence par définition. Il est évident que la guerre en Ukraine a influencé le choix de certains électeurs par exemple et on ne va pas faire interdire les émissions traitant du sujet en ce moment.
Pendant ce temps là, effectivement, l'élection présidentielle et ce premier tour ne font que confirmer que les français n'ont absolument pas pris la mesure de l'urgence et la gravité absolue de la situation avec la menace incommensurable que la dégradation environnementale fait peser sur nos sociétés.
Quand je dis "les français", j'intègre la majorité des candidats et des politiques, dont l'aveuglement nous fait nous diriger chaque jour un peu plus vers l'abîme... Pensez que certains candidats n'ont pratiquement pas abordé le sujet de la crise environnementale alors qu'il aurait du être la moelle épinière de tous les programmes (je dis bien tous) !
Il serait plus que temps que la politique environnementale française ne se résume plus à une politique de l'autruche et que certains (beaucoup à dire vrai) se réveillent. Si toutefois il n'est plus trop tard... (ce que je veux continuer de croire) * L'Arcom remplace depuis peu le CSA et Hadopi
** Source : Face à la gravité de l'information, il est important de citer les sources. L'information provient du collectif "Pour un réveil écologique", (https://www.linkedin.com/company/pour-un-reveil-ecologique/) basé sur les tweets de plusieurs personnalités invités à des émissions avant le premier tour qui les ont vu annulées. Notamment une émission sur France Inter (Tweet de Pierre Charbonnier https://mobile.twitter.com/picharbonnier/status/1512117428918099981). Selon l’un des invités, « parler du danger climatique est considéré comme insuffisamment neutre » et de confirmer que le choix d’anulation de l’émission fait suite « aux règles de l’ARCOM et pas de France Inter ». Il serait important que l'Arcom (sollicité par l'auteur du tweet le 7 avril) s'exprime mais depuis le 7 avril aucune réponse n’a été apporté sur le réseau.
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