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Photo du rédacteurYannick Monget

Visions d'avenir / La débâcle antarctique



Cette nouvelle vision (la première qui apparait dans le livre HOPES) est l’occasion de rebondir sur l’actualité du moment. Avec l’animation qui va suivre, elle illustre la catastrophe en cours aux pôles, que ce soit en arctique ou en antarctique avec des températures qui, ces derniers jours ont dépassé de 30°C les normales de saison ! Car si la guerre en Ukraine (ou la gifle de Will Smith) occupe une grande part de l’actualité, l’emballement du réchauffement climatique, lui, continue. Un emballement d’autant plus dramatique que la question a disparu ou presque de la campagne présidentielle en France, ou aucun des candidats ou presque ne semble prendre la mesure de ce qui se passe. La faute semble cependant partagée, car dans l’esprit du grand public également, la question semble bien secondaire, par rapport à d’autres sujets, comme le départ à la retraite avant 65 ans ou le pouvoir d’achat (voire la création d’un ministère de la remigration chez certains). Des sujets légitimes certes, dont on peut comprendre qu’ils préoccupent les citoyens (bon, peut-être pas pour le ministère de la remigration), mais des sujets qui sembleront bien dérisoires ces prochaines années si cet emballement ne venait pas à être limité, à défaut de pouvoir être stoppé.


Ce vendredi 18 Mars les températures étaient de -12,2°C sur la station antarctique de Concordia (Mise en scène dans le roman « Résilience »). C’est 40°C au-dessus des moyennes saisonnières. Jamais des températures aussi élevées n’avaient été enregistrées dans cette région. Idem sur la base Dome C-II où il faisait -10,1°C ou encore sur la base de Vostok où il faisait -17,7°C. En Terre Adélie, la base Dumont d’Urville enregistrait quant à elle une température de 4,9°C. Partout les records absolus sont mesurés. Selon les chercheurs sur place il n’est pas impossible que les températures aient été ces derniers jours 50°C plus hautes que les normales dans certaines régions de l'antarctique.


Ce vendredi 18 Mars les températures étaient de -12,2°C sur la station antarctique de Concordia. C’est 40°C au-dessus des moyennes saisonnières. Jamais des températures aussi élevées n’avaient été enregistrées dans cette région.

En toute objectivité, il est important de préciser ici qu’il est difficile de confirmer avec totale certitude que cet événement ponctuel soit lié au réchauffement climatique. Cette hausse soudaine trouve son origine dans une bande d’humidité qui circule dans l’atmosphère et transporte de la vapeur d’eau de l’océan austral vers l’antarctique habituellement peu humide. Un phénomène bien connu des chercheurs, et qui n’est pas exceptionnel en soit. Ce qui l’est moins en revanche, c’est que cette bande d’humidité atteigne l’Antarctique. C’est cette vapeur d’eau (rappelons que l’eau demeure l’un des principaux gaz à effet de serre) qui augmente les températures locales. Il est un fait en revanche que les températures anormalement hautes ont été mesurées ces dernières années sur les pôles, et tout porte à croire que ces extrêmes pourraient se multiplier dangereusement dans les années à venir.


LEGENDE / Fonte des calottes polaires. D’immenses fissures se forment sur tout le continent Antarctique, menaçant ici une base scientifique. Bien que très impressionnante, cette image n’est plus de la fiction. La fonte des calottes est bien entamée. L’Antarctique, que l’on imaginait encore préservé de l’impact du Réchauffement climatique, a brutalement décroché depuis 2017, signant un tournant potentiellement majeur dans la gravité de la situation de fonte des glaces. En 2016, une gigantesque fissure s’est ainsi formée dans l’ouest du continent de glace, se propageant très rapidement au niveau de la plateforme de Larsen C. Ce n’est pas tant le fait que cette zone se détache qui inquiète, mais le fait qu’elle constitue une sorte de bouchon, qui, en cédant pourrait entraîner le glissement d’autres étendues de glace vers la mer. La contribution de l’Antarctique à l’élévation du niveau des mers aurait ainsi été sous-estimée. De nouveaux modèles de simulation ont par conséquent été mis en place, laissant penser que l’élévation du niveau moyen des mers pourrait passer de 10 cm à plus d’un mètre en 2100. (HOPES, Y. Monget, Symbiom éditions)


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Peinture numérique tirée du livre HOPES, Symbiom Editions 2021


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