Disparition de Jane Goodall
- Yannick Monget
- 3 oct.
- 3 min de lecture

C’est avec une grande tristesse que j’ai appris en rentrant de Paris la disparition de Jane Goodall, qui restera l'une des figures les plus emblématiques de la protection de l'environnement, dont j'ai croisé la route à plusieurs reprises, et qui m'avait fait l'honneur de se confier sur l'avenir du monde dans mon livre HOPES.
Elle était pour moi, comme pour beaucoup à travers le monde une source d’inspiration et d’admiration. Parmi mes souvenirs, un moment restera particulièrement gravé : celui d'une soirée en petit comité, en toute simplicité, entouré de quelques amis, dont Christophe Lambert, qui avait incarné Tarzan à l'écran, un personnage qui avait beaucoup marqué Jane quand elle était jeune. Elle adorait ce personnage qui lui avait inspiré un lien profond avec les animaux, notamment les singes qu’elle a consacré toute sa vie à étudier et à protéger.
Jane Goodall était une personne d’une douceur rare, et d’une force intérieure exceptionnelle. Une véritable défenseure de la nature, dont l’engagement infatigable a permis de sensibiliser le monde entier à la préservation de notre planète. Elle a consacré sa vie à cette cause, et son héritage perdurera, j'en suis convaincu.
Son souvenir restera vivant en moi, comme celui d’une grande âme, d’une femme d’exception, qui a su créer un lien unique avec la nature et ses animaux.
Mes pensées vont ce soir a mes amis du Jane Goodall Institute, tout particulièrement à Galitt Kenan.
Je terminerai avec ce texte qu'elle m'avait envoyé durant la crise pandémique et ou elle partageait avec moi ses espoirs pour l'avenir :
" J'espère que nous sortirons de la pandémie COVID-19 plus sages, sachant que notre manque de respect envers la nature et les animaux en est la cause – en créant des conditions qui ont per mis à un virus de passer d’un animal à un humain. Et c’est notre manque de respect envers l’environnement qui a conduit à la crise climatique. Il est certain que davantage de per sonnes comprennent la nécessité de développer une nouvelle relation avec la nature, que le mode de vie de nombre d’entre nous dans les sociétés d’abondance n’est pas durable et qu’un développement économique illimité n’est pas possible sur une planète aux ressources naturelles limitées et à la population humaine croissante.
Malheureusement, nombre de nos dirigeants politiques et économiques sont plus intéressés par les gains à court terme que par la protection de l’environnement pour l’avenir.
Mais nous devons nous rassurer en sachant que chacun d’entre nous a un impact sur la planète chaque jour, et que si des millions de personnes font des choix éthiques dans leurs achats, nous pouvons influencer la manière dont les entreprises mènent leurs activités – ce qui peut à son tour avoir un impact sur les politiques gouverne mentales. Davantage de programmes visent à réduire la pauvreté, car les pauvres détruiront l’environnement pour produire de la nourriture ou gagner de l’argent. Et la pauvreté – ainsi que la discrimination raciale, culturelle et sexuelle – engendre le ressentiment, le mécontentement, la colère, voire les conflits armés. On se rend compte de la nécessité de protéger les forêts et la biodiversité, de planter des arbres, d’éliminer le plastique à usage unique et de passer à une énergie propre et renouvelable. Nous devons évoluer de l’agriculture industrielle, avec ses herbicides et pesticides chimiques, vers de petites exploitations familiales bio qui pratiquent la permaculture. Et passer à un régime alimentaire végétal, non seulement à cause des souffrances infligées à des milliards d’animaux sensibles dans les exploitations industrielles, mais aussi car l’impact de la production de viande est terrible sur l’environnement (terres défrichées pour cultiver des céréales, trop d’eau nécessaire et production de méthane).
L’espoir réside d'abord dans les jeunes qui relèvent les défis et s’attaquent à des projets qui feront de notre planète un monde meilleur et plus pacifique; ensuite dans l’intellect humain – les nouvelles technologies résoudront bon nombre de nos problèmes, mais certainement pas tous; puis dans le fait que la nature est résistante – les endroits que nous avons détruits peuvent, si on leur en laisse la possibilité, porter à nouveau la biodiversité, et des animaux au bord de l’extinction peuvent se voir offrir une autre chance; et pour finir dans l’indomptable esprit humain – toutes ces personnes qui s’attaquent à ce qui semble impossible et n’abandonnent pas."
Jane Goodall DBE
HOPES, Y.Monget Symbiom editions 2021
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